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n°19 Septembre/Octobre | Delphine Gosseries

Dans quelle mesure pensez-vous que Next Generation EU, le plan de relance de 750 milliards d’euros ratifié par la Commission Européenne, et plus encore l’union sacrée qui a facilité son adoption, puissent revitaliser l’activité économique de la zone euro ?

Dans chaque numéro, nous proposons à différents économistes de commenter une question d’actualité ou de revenir sur un sujet d’ordre macro­économique. Dans ce numéro, la question porte sur l’enveloppe débloquée par l’Union européenne pour redresser l’économie de la zone euro aux lendemains de la crise du coronavirus.

NADIA GHARBI

Economiste
Pictet Wealth Management

Le plan de relance est une étape majeure pour l’Union Européenne. Il brise deux tabous. Pour la première fois dans son histoire, la commission européenne sera autorisée à emprunter sur les marchés, au nom de l’UE pour financer des dépenses. Deuxièmement, une partie des fonds sera distribuée sous forme de subventions. Ils n’alourdiront donc pas le fardeau de la dette des pays qui en bénéficieront.

Du point de vue économique, ce plan aidera à soutenir la reprise en zone euro. L’effet total sur la croissance est difficile à quantifier. Il y a les effets indirects, ceux liés à l’impact positif qu’un tel accord a sur la confiance des ménages et des entreprises. Il y a également les aides directes. Le cœur du plan se compose de 390 milliards de subventions, dont 312 milliards d’aides directes. I.:essentiel, à savoir 70 %, sera attri­bué en 2021 et 2022, le reste en 2023. Les pays de l’Est et du Sud de l’Europe seront les principaux bénéficiaires. Chaque état devra soumettre un plan de relance comprenant des réformes structurelles qui devront être approuvées par les autres états membres. En outre, 30 % des dépenses devront être allouées à la lutte contre le réchauffement climatique.

LAURENT PERUSSET

Chief lnvestment Officer
Banque Med (Suisse)

En dehors du fait que le processus démocratique a été laborieux avec un marchandage entre pays du Nord et du Sud digne des plus belles négociations dans les souks, le plan de relance européen représente un signe clair d’une nouvelle dynamique géopolitique européenne.
Au-delà du montant, la réponse commune à la crise constitue un nouveau pas dans la direction d’une réelle intégration.
On a souvent tendance à oublier que l’établissement d’une politique nationale voire internationale s’établit à long terme soit potentiellement en déconnexion avec l’horizon de temps du citoyen lambda, concerné lui, par son avenir immédiat. En d’autres mots, la planification géopolitique se construit aujourd’hui pour les généra­tions futures. Le pas franchi par les politiques dans l’établissement du plan de relance est donc significatif pour l’Europe. On peut réellement parler d’une évolution notoire du paradigme européen.
N’en déplaise aux eurosceptiques, l’Europe se construit progressivement sous nos yeux. Cette étape cruciale de mutualisation de la dette européenne peut s’apparenter aux prémices concrètes de l’établissement d’une confédération de pays devenue plus solidaire, s’offrant ainsi un avenir commun.

MARTIN WEDER

Economiste senior, Europe,
Banque Cantonale de Zurich

Avec le fonds de relance, les chefs d’Etats et de gouvernements européens ont prouvé qu’ils étaient capables et désireux d’atteindre un compromis global. Le financement commun des subventions et des prêts est un acte de solidarité et un signal important, tant sur le plan politique que psychologi­que, en direction des citoyens, des entreprises et des marchés financiers. Ces mesures, combinées à la vaste portée des plans budgétaires nationaux et à la politique monétaire extrêmement conciliante de la BCE, permettront de soutenir une reprise économique encore fragile.
De plus, le fonds de relance offre à de nombreux pays de l’UE une opportunité quasiment unique d’assurer la prospérité des générations futures grâce à des investissements ciblés. Savoir si cette opportunité sera bel et bien exploitée relève toutefois d’un autre questionnement. Sans réformes structurelles correspondantes, le risque est que ces fonds n’aient aucun résultat. Certains facteurs démographiques, de même que l’héritage de la pandémie -endettement et chômage accrus – devraient conduire à un affaiblissement du rythme de la croissance tendancielle. Le fonds de relance pourrait néanmoins aider à ralentir, voire interrompre cette tendance baissière. Mais il ne fera pas de miracle économique.

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